Les chats libres
Le chat dans la ville
Population féline urbaine
La population des chats dans les villes peut se diviser en trois catégories qui s’alimentent entre elles : les chats dits « de maison », les chats de refuges et les chats errants ou féraux.
La prise en charge de la population féline errante devrait s’inscrire dans une politique globale de l’animal dans la ville et implique les particuliers, les pouvoirs publics, les associations et les vétérinaires.
La manière de considérer les animaux dans nos sociétés a considérablement évolué et l’animal-être sensible a enfin supplanté l’animal-machine de Descartes. Cette évolution des mentalités trouve écho dans les lois sur la protection animale et les particuliers se préoccupent généralement du bien-être de leurs compagnons, même s’ils omettent parfois de les faire stériliser.
Parmi les chats de maison, environ 73% des mâles sont stérilisés et seulement 59% des femelles car l’idée selon laquelle il est bon de faire faire une première portée aux chattes continue à avoir des adeptes………….. Les chatons et leurs aînés, parfois abandonnés ou simplement fugueurs, vont grossir la population des rues ou des refuges pléthoriques.
Pour des raisons budgétaires, la loi de 99 qui précise les modalités de détention dans les refuges est rarement appliquée, malgré les efforts des établissements pour s’y conformer. Le coût d’entretien d’un chat est très élevé, l’espace limité et les refuges saturés ont parfois recours à l’euthanasie sans toujours l’avouer au public. Quant aux conditions même de détention elles ne sont pas toujours satisfaisantes et peuvent même s’avérer déplorables sur le plan sanitaire et écologique dans certains refuges privés ou pas.
Les chats errants se regroupent en colonies de taille variable autour des lieux de nourriture et des abris. Le taux de natalité est assez faible, en moyenne une portée de 2,2 chatons par femelle et par an, et le taux de mortalité juvénile, très élevé, peut atteindre 90%. Chez les adultes il peut s’élever à 25% par an.
Leur lutte efficace contre les rongeurs (même s’ils sont nourris par ailleurs) ainsi qu’une utilité sociale (en effet ces chats permettent de donner un rôle social aux nourrisseurs bénévoles (en effet la motivation, la détermination, l’investissement temps et financier dont font preuve ces personnes sont à la hauteur de leur investissement affectif) et affective, voire psychologique, vis avis de leurs maitres et des enfants.
Malgré tout cela ne suffit pas toujours pour les faire accepter par les riverains qu’indisposent leurs cris lors de bagarres ou d’accouplement et les odeurs de marquage urinaire. Certains craignent aussi les parasites (puces, ascaris), la toxoplasmose voire la rage. Au moment des chaleurs les femelles ont tendance à étendre leur domaine de vie et pénétrer dans les jardins privés pouvant commettre quelques dégâts et troubler le comportement du chat de la maison.
L’identification et la stérilisation des chats et des chattes permettent de supprimer une partie de ces nuisances. Plusieurs études montrent que la stérilisation permet de stabiliser les colonies qui ne s’accroissent plus en nombre et en surface de domaine.
Actions possibles
Les chats vivant sur un site sont capturés et conduits en fourrière. Au bout de huit jours ouvrables, les chats identifiés de particuliers et les chats sociables de la rue peuvent être placés en refuge et proposés à l’adoption s’ils n’ont pas été réclamés.
Pour les autres, euthanasie en masse (évidemment nous ne sont pas pour cette solution).
Une fois la fourrière et le refuge surchargés, ils peuvent difficilement faire face à de nouveaux arrivants.
Certes, la méthode a l’avantage d’être peu onéreuse, du moins à court terme. En effet il faut répéter l’opération au moins deux fois par an sur le même site car d’autres chats viennent coloniser le domaine inoccupé. Les colonies de chats se trouvent dans plusieurs quartiers… et surtout cette méthode d’euthanasie massive est impopulaire et altère l’image de marque de la ville.
Finalement les coûts à terme s’avèrent très élevés.
Et si l’on pense, comme Gandhi, que le degré de civilisation d’une société se juge à la manière dont elle traite ses animaux on peut que condamner ces euthanasies massives et suivre l’exemple des cités qui ont choisi de protéger leurs chats errants et même de les considérer comme faisant partie de patrimoine..
Le législateur a d’ailleurs prévu la stérilisation et remise sur site des chats féraux. L’application de l’article L.211-27 du Code Rural implique une prise d’arrêté municipal par le Maire, la capture des chats, la stérilisation et l’identification avant leur remise sur les lieux.
Cette méthode est efficace à long terme par la gestion du volume de population des « chats libres », à condition que tous les chats soient stérilisés, d’où l’importance du recensement préalables qui peut être fait par des membres de comité de quartier, bénévoles, etc… et de plus cette méthode est accepté et même réclamé par la population.
Les nuisances sonores et olfactives diminuent grâce à la stérilisation et le suivi sanitaire limite fortement les risques d’épizooties. Les bénévoles surveillent les colonies, signalent les nouveaux arrivants, les font stériliser et soigner, si besoin est.
Bien que l’investissement initial paraisse plus élevé, il diminue très rapidement. Dès la seconde année, le coût devient nettement inférieur à celui des déchatisations à long terme.
Cette méthode est d’autant plus efficace qu’elle s’accompagne d’une information incitant les propriétaires à l’identification et à la stérilisation de leurs propres chats.
Nous soulignerons, en conclusion, le rôle essentiel de toutes les parties concernées : élus, particuliers, associations. Le Maire doit intervenir pour réduire les nuisances occasionnées par la prolifération des colonies de chats sur la commune.
Les campagnes de capture, d’identification et de stérilisation de chats féraux avec remise sur site permettent de supprimer les nuisances liées à la surpopulation des chats errants, d’économiser de l’argent à terme et de soigner l’image de la ville.